Un acquéreur de biens nationaux
En 1792, le citoyen Pierre Fautrat de la Guérinière achète Verdelles. Le citoyen Fautrat est un ancien avocat au parlement, sénéchal de Champagne, et bailly de Brûlon et Saint-Ouen. Il fait partie des grands acquéreurs de biens nationaux. Ce qui dans une région « infestée » de chouans est très mal ressenti
C’est ainsi que le 12 prairial an VII (31 mai 1799), « trois brigands armés », probablement des chouans, attaquèrent la voiture du messager Bourgouin qui assurait le trafic entre Le Mans et Brûlon. A l’intérieur de la voiture deux des filles du « citoyen Guérinière », sont présentes, âgées de 16 et 6 ans. Il s’agit probablement de Rosalie et Angélique. Elles sont enlevées et une rançon est exigée dans les 24 heures. Aussitôt les autorités arrêtèrent au hasard deux royalistes, les prenant en otages. Les jeunes filles sont libérées le lendemain.
Pierre Fautrat de la Guérinière meurt à Paris le 1er mars 1800. Son héritage est partagé entre sa femme pour moitié et ses cinq enfants pour l’autre moitié.
Une indivision entre deux soeurs
Château de Verdelles, Saint-Elme-Champ, 1829. Lithographie Médiathèque Louis Aragon, Le Mans
Le 24 décembre 1817 devant Maître Regnard notaire à Loué, Madame Fautrat de la Guérinière, née Géré de la Mothe, fait don de ses biens à ses 5 enfants. Ceux-ci se partagent tous les biens de leurs parents. Verdelles et ses terres échouent en indivis à Agathe Modeste, épouse de Michel Pierre Belin de Chantemêle, et Angélique Emilie épouse d’André Péquignot.
Les deux sœurs vont se partager Verdelles le 6 juillet 1834 : Madame Péquignot reçu le château avec d’autres bâtiments, des terres et des prés. Madame Belin de Chantemêle obtint des bâtiments construits en communs (la ferme de Verdelles).
Les propriétaires de Verdelles
Monsieur et Madame Péquignot
Château de Verdelles, Rauch, 1838. Gravure sur acier, Médiathèque Louis Aragon, Le Mans
Le couple Péquignot vécut à Verdelles entre 1834 et 1840. Angélique Émilie Fautrat de la Guérinière avait épousé, le 18 mars 1814, André Péquignot. Originaire de Frahier (Haute-Saône), celui-ci a une longue carrière militaire derrière lui : il entre dans le 1er régiment de carabiniers, le 7 décembre 1788. Il intègre ensuite, en 1793, le 20e régiment de chasseurs à cheval, comme sous-lieutenant, lieutenant puis capitaine. En 1807, il est capitaine dans le régiment des grenadiers de la Garde impériale à cheval, il obtient la même année la légion d’honneur en pleine campagne de Pologne, après la bataille d’Eylau. En 1809, il devient chevalier d’Empire et intègre la gendarmerie (24e légion en Avignon en 1809, 27e légion à Turin en 1811, 3e légion à Alençon en 1813). Il finit sa carrière comme chef d’escadron (lieutenant-colonel) en 1816, après avoir participé à toutes les campagnes militaires de la Révolution et de l’Empire de 1792 à 1808.
Verdelles sera pour lui son lieu de retraite ! C’est à Verdelles qu’André Péquignot mourra le 1er décembre 1840. Dans le château, le couple n’occupe que le 1er et 2e étage (la pièce principale du 1er étant la salle à manger, celle du 2e la salle de billard). Il faut rajouter à cela l’usage du four (donc de la cuisine), d’une cave sur les quatre, d’un grenier et de l’écurie. Le rez-de-chaussée du château sera lui utilisé par des métayers.
A la mort de son époux Madame Péquignot rejoint son appartement parisien et ne viendra passer que de courts séjours à Verdelles.
Les Belin de Chantemêle
Château de Verdelles, Baron de Wisme, 1858. Lithographie, Médiathèque Louis Aragon, Le Mans
Après avoir vendu tous les meubles de Verdelles, Madame Péquignot cède le 1er novembre 1851, le château à sa sœur Madame Belin de Chantemêle. Le Haut et Bas-Verdelles sont de nouveau réunis. Mais le château cessera d’être une résidence pour devenir la ferme du Bas-Verdelles.
Alphonse Belin de Chantemêle, demeurant au château de Belain à Cérans-Foulletourte, hérite du château de Verdelles à la mort de sa mère en 1859.
