La grande salle du rez-de-chaussée est la salle d’apparat. C’est dans cette salle que le seigneur reçoit ses hôtes et les sujets de son fief. Tout est fait dans le décor est fait pour impressionner le visiteur et montrer le goût du seigneur.
La grande cheminée
À Verdelles, c’est dans la grande salle que l’on trouve la plus belle cheminée. Plus le visiteur s’élève dans le château,
plus le décor de la cheminée se simplifie.
Au rez-de-Chaussée, la monumentale cheminée montre un décor de petite niche, ornée de coquille et de fontaines typiques de la renaissance.
Chacune des niches aujourd’hui vides, devait être ornée d’une petite statue.
Les médaillons
Les murs de la grande salle sont ornés de médaillons présentant des personnages en relief. Ce sont, pour la plupart, des personnages de l’Enéide, récit antique, redécouvert à la fin du XVe siècle, grâce à la traduction d’Octavien de Saint-Gellais.
Les personnages ont tous été très mutilés peut-être ont-ils été pris pour des portraits de famille par les Révolutionnaires. Or chaque médaillon comporte une inscription permettant d’identifier le personnage.
DIDON DE CARTHAGE « Dido de Cartaige »
Didon de Carthage est une princesse tyrienne (Tyr est au Liban). Après l’assassinat de son mari Sychée, elle fuit son pays vers l’ouest et fonde Carthage (près de Tunis). Lorsqu’Enée et ses compagnons arrivent à Carthage, victime des manœuvres de Vénus, elle tombe follement amoureuse du héros troyen. Contraint de quitter Carthage pour poursuivre sa mission, Enée déchire le cœur de Didon qui, désespérée, se suicide. Le personnage féminin de ce médaillon est particulièrement mutilé. Il est donc impossible d’imaginer son aspect : Elle était probablement vêtue à la mode du XVIe siècle.
ENÉE DE TROIE « Eneas de Troie »
Enée de Troie est un héros troyen, fils d’Anchise et de Vénus, époux de Créuse, père d’Iule. Chargé par les dieux de sauver l’âme de
Troie, « les Pénates », de la destruction, il part vers l’ouest fonder une nouvelle Troie qui sera à l’origine de Rome. L’Enéide de Virgile est le récit épique de cette longue aventure. Enée est représenté comme un homme vêtu à la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle.
PENTHÉSILÉE REINE DES AMAZONES (Panthasil damazoni)
Penthésilée est la reine des amazones. Après la mort d’Hector, elle vient avec douze
amazones aider les Troyens. Elle se distingue
dans la guerre par ces nombreux exploits devant la ville assiégée. Elle est finalement tuée par Achille. Ce dernier tombe amoureux de la reine en la voyant mourir.
Au XVIe siècle, Penthésilée fait partie des personnages à la mode. Avec d’autres figures guerrières, elle répond à une certaine nostalgie de l’idéal chevaleresque. La reine des amazones est souvent représentée sous les traits d’une guerrière armée.
A Verdelles, on aperçoit encore ses cheveux au vent. Peut-être portait-elle un casque ?
PRIAM « Priem »
Priem ou Priam est le roi de Troie au moment de la guerre. Marié à Hécube, il est, 
entre autres, le père de Cassandre, Hélénus,
Pâris, Hector…
Priam est le roi juste et bon de l’Iilade, qui refuse de faire porter la responsabilité de la guerre de Troie sur Hélène. Il voit mourir tous ses fils lors de la guerre en particulier Hector tué par Achille. Celui-ci refusant de rendre le corps d’Hector à sa famille, Priam se rend dans le camp des Grecs pour y supplier Achille, qui part respect lui rend le corps de son fils. Le roi Priam sera tué par le fils d’Achille, Néoptolème sur l’autel du palais de Troie.
A Verdelles, Priam est avec Didon le personnage le plus mutilé. Il est souvent représenté comme un viel homme barbu portant la couronne. Est-ce cet élément qui a agité la fureur des destructeurs ?
TOUR POUR UNG TE
Cette femme vêtu à la mode du XVIe siècle : robe à col carré, collier. Peut-être portait-elle une coiffe. Comme le personnage
d’Octovien, elle porte une mention sur son col. Malgré cela son identification n’est pas établie formellement, il semble que l’inscription soit une devise. Mais à quelle famille appartient-elle ?
OCTOVIEN
Ce personnage , le mieux conservé de tous porte le costume caractéristique du règne
de Louis XII avec une toque ou bonnet à bord relevé caractéristique des années 1500/1510.
Le médaillon est légèrement différent dans son décor.
Malgré une inscription « Octavien » portée sur son vêtement, un doute eplane sur l’identification de ce personnage.
C’est Octovien de Saint-Gelais (1468-1502) qui a traduit en Français l’Eneide, en 1500, en la dédiant au roi Louis XII, ou Octave futur Auguste, empereur de Rome.
De la couleur
Le décor était très coloré comme le montre encore les médaillons. On y aperçoit des traces de jaunes et de rouges.
Les murs étaient probablement recouverts de tapisserie, la cheminée était-elle peinte ? La couleur envahissait la pièce.
Coussièges
Chaque fenêtre de la grande salle est agrémentée de coussièges. Ce sont des bancs aménagés dans l’embrasure d’une fenêtre par un ressaut de la baie. Ils servent de sièges pour profiter de la lumière naturelle pour la lecture, l’écriture, les petits travaux manuels ou de poste de garde, notamment pour la fenêtre donnant sur la cour.
